La marraine de la 20ème édition : Sophie Forte

Les mille et une vies

Comédienne, auteure, chroniqueuse de radio et télévision, seule en scène, chanteuse.

 Après des études d’architecture d’intérieur, Sophie Forte part à Paris pour entrer au cours Simon et en sort avec le prix Marcel Achard.
Un passage au petit conservatoire de Mireille et elle se lance en 1987 dans les cabarets comme chanteuse. Puis elle écrit et interprète des sketchs dans de nombreux festivals d’humour, crée cinq one woman shows qu’elle joue à Paris et en tournée durant quinze années. Parallèlement elle travaille quatre ans dans l’émission « La classe », cinq ans dans « Rien à Cirer » sur France Inter, avec Michel Drucker dans « Vivement dimanche »,  avec Christine Bravo dans « Frou Frou » .
Depuis les années 90, elle tourne dans de nombreux longs et courts métrages, dont un qu’elle réalise en 2017, et un autre en 2019 qui est actuellement sélectionné dans divers festivals. Elle a aussi écrit deux longs métrages en cours de production.
Parallèlement, depuis 2000, elle écrit des chansons pour enfants et adultes. S’ensuivent huit albums et autant de spectacles en tournée et à Paris avec son groupe de musiciens.
Depuis 2006, elle écrit des pièces de théâtre dans lesquelles elle joue ou qui sont interprétées par d’autres, au festival d’Avignon, à Paris ou en tournée :
« Sur le fil », « Max la véritable histoire de mon père », « Le Chaman et moi », « Le Dalaï et moi »… Elle a joué de novembre 2017 à mai 2018 au Théâtre La Bruyère dans la pièce co écrite avec Virginie Lemoine « Chagrin pour soi » alors que  « Voyage en Ascenseur », sa dixième pièce, était jouée par Corinne Touzet et Jean Erns Marie Louise au Théâtre Rive Gauche. Deux tournées ont suivi.
En 2006, Sophie Forte écrit « Sur le fil » et l’interprète avec Philippe Sivy depuis cette date ;  pièce que nous vous proposons en clôture du festival le 24 juillet.
Cet été, elle interprètera à Avignon un seule en scène inspiré de son livre « La valise ».

L’Edito 

Tout d’abord, je voulais vous dire que je suis flattée et heureuse d’être la Marraine d’un festival de théâtre. Une Marraine, c’est un peu comme une bonne fée, elle a un regard bienveillant, elle rassure et encourage, et elle apporte ce petit quelque chose en plus qui réconforte. Elle veille. Et ce rôle me plaît beaucoup.

J’ai toujours rêvé de faire du théâtre. Depuis que je suis toute petite et que je regardais à la télé « Au théâtre ce soir », avec mes parents. Je me voyais à la place de Jacqueline Maillan ou de Maria Pacôme, et je les imitais dans ma chambre. J’aimais aussi beaucoup faire rire, une façon de me faire apprécier de mes petits camarades, mais également une seconde nature. Nous vivions à Lyon, maman avait des magasins de robes de mariées, et sitôt l’école terminée, je me précipitais dans ses cavernes d’Ali baba pour me déguiser avec les vêtements des demoiselles d’honneur et défiler dans les magasins pour faire rire les clientes.
J’écrivais aussi. Beaucoup. Passionnément. Étant fille unique, je passais beaucoup de temps dans ma chambre à inventer des histoires, des petites scénettes que je jouais ensuite devant mes parents à leur retour du travail.
Mais après le bac, à 18 ans, je ne me suis pas dirigée spontanément vers le théâtre. J’avais essayé différents cours qui m’avaient beaucoup déçue, et je ne savais pas comment me lancer dans cette aventure. De plus, mes parents me protégeaient beaucoup, et ne m’auraient pas laissé partir, si jeune, toute seule à Paris.
J’ai donc fait quatre ans d’études d’architecte d’intérieur, commencé à travailler dans un cabinet d’architectes, pour me rendre compte assez vite que je ne pouvais pas continuer dans cette voie. Je m’ennuyais copieusement, et passais mon temps à amuser mes camarades, ce qui ne pouvait plus durer. Ni pour moi, ni pour mon patron d’ailleurs, qui me suggéra d’aller faire le clown ailleurs…
Ce que je fis. Je suis allée à Paris, et me suis inscrite au cours Simon. J’avais 23 ans.
Ce fut immédiatement une révélation. On me donna beaucoup de rôles comiques, bien sûr, mais c’est avec une comédie dramatique « Arold et Maud», que j’ai eu mon premier prix de fin d’études .
Il fallait ensuite se lancer. Ce qui est on ne peut plus difficile. Aucun agent ne voulait de moi, j’étais refusée à tous les castings, je ne connaissais personne dans le milieu. Je me suis mise à écrire des chansons et des sketchs que je jouais dans des cabarets et des cafés théâtre. Je ne suis donc pas entrée par la grande porte…
D’autant plus que, repérée pour jouer dans des émissions de télé telle que « la classe », puis par Michel Drucker pour « vivement Dimanche », je suis devenue humoriste. Et j’ai travaillé durant sept ans avec Laurent Ruquier pour son émission de radio : « Rien à cirer ». J’ai écrit cinq one woman show, suis revenue à la chanson avec sept albums pour adultes et enfants, et autant de spectacles, mais j’étais encore loin du théâtre de mes rêves. J’avais pourtant eu la chance de jouer durant toute une année au théâtre du Palais Royal avec Robert Hirsch une pièce de Guitry, et eu le premier rôle dans la pièce de Feydeau : « La dame de chez Maxim’s », captée au théâtre des variétés pour France 2. Mais les propositions n’affluaient toujours pas. J’ai donc fini par me dire : si le théâtre ne vient pas à toi, viens au théâtre !
C’est ainsi que j’ai écrit ma première pièce, il y a vingt ans : « Sur le Fil ». Elle a été jouée plus de quatre cent fois, à Paris, au festival d’Avignon et en tournée.
C’est cette même pièce, retravaillée en accord avec nos âges, que je vais vous présenter au festival, avec Philippe Sivy.
Encouragée par mon premier succès en tant qu’auteure, s’en sont suivies de nombreuses pièces que j’ai écrites, interprétées, ou qui ont été jouées par d’autres : « Africa, le Dalaï et moi, Bushman, Un thé sur la Banquise, le Chaman et moi, Max la véritable histoire de mon père, Voyage en Ascenseur, Chagrin pour Soi ».
En 2020, l’auteur et metteur en scène Éric Bu m’a proposé le rôle de Françoise Dolto dans sa pièce à trois personnages : « Dolto, lorsque Françoise paraît. »
Cette pièce jouée plus de 300 fois à Paris, en tournée et trois années consécutives au festival d’Avignon, a connu un vif succès.
Voilà mon parcours, avec beaucoup de doutes, de découragements, mais toujours de l’espoir. Et je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin !
Je prépare actuellement un seule en scène adapté de mon livre « La Valise », que je vais jouer au festival d’Avignon 2024, et une nouvelle pièce mise en scène par Virginie Lemoine : « Ciao Amore ».
Avec toujours autant de plaisir et de jubilation…
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