Pierrette DIAS VALERIO

Metteure en scene

LA PORTE A CÔTE

Association Val de Luynes Evènements. Nous allons vous voir dans le cadre du festival à la fois comme comédienne dans « Le prénom » et comme metteuse en scène dans « La porte à côté ». Pouvez-vous, en quelques mots, vous présenter à nos festivaliers ? 
Pierrette Dias Valerio : Je m’appelle Pierrette Dias Valerio, j’ai 45 ans. Je suis metteur en scène et comédienne depuis plus de 20 ans. J’ai été formée comme danseuse dès l’âge de 11 ans. Après une blessure, j’ai dû trouver autre chose à faire dans le domaine artistique et donc je me suis formée au cours Florent comme comédienne et metteur en scène.
Dès le départ vous avez été comédienne et metteur en scène ? 
P.D.V. Oui, car j’ai créé une compagnie très vite. Je suis sortie diplômée du cours Florent à 19 ans puis je suis partie travailler dans une administration pour apprendre à gérer le personnel, la comptabilité, la communication… et à 22 ans, j’ai créé « La compagnie Mise en pièce ». Cette compagnie existe maintenant depuis 20 ans. Au sein de cette compagnie, on m’a demandé de faire des ateliers danse et théâtre et donc très vite j’ai chorégraphié. A force de travailler avec des amateurs et des élèves, des professionnels ont vu mon travail et petit à petit cela m’a amenée à chorégraphier et mettre en scène pour des professionnels.
Ces 2 casquettes de comédienne et metteur en scène sont-elles importantes pour vous ? 
P.D.V. Oui, très importantes. Ce que je cherche quand je travaille comme metteur en scène, mon objectif, c’est de rechercher le naturel le plus possible chez les comédiens et comédiennes. Qu’ils réussissent à jouer comme dans la vie. On ne travaille pas tous comme ça chez les metteurs en scène, mais c’est comme ça que moi, j’aime travailler. Travailler aussi sur les silences et sur ce que dit un comédien lorsqu’il ne parle pas. Donc, faire vraiment confiance au comédien et c’est en cela qu’en étant comédienne, je sais que l’on peut faire des actions ou juste rester assis et jouer quelque chose. Cela suffit parfois et l’on n’a pas besoin de mots pour dire ce qui se passe en nous.  De par ma formation de danse et de chorégraphe, j’attache beaucoup d’importance à l’esthétisme du spectacle.
Donc comme metteuse en scène, vous êtes à laisser une part de liberté aux comédiens plutôt que diriger ou c’est le texte qui va vous emmener dans l’une ou l’autre des directions ? 
P.D.V. Ça dépend du style de ce que l’on monte. En général, c’est un travail d’équipe; de toutes façons, c’est un aller/retour. On échange, c’est sûr. Quand je mets en scène, j’ai une idée et en discutant avec le comédien je le laisse libre d’arriver petit à petit à cette idée. L’important c’est qu’il la comprenne et ce n’est pas toujours facile. Parfois un mot est interprété de façon différente et donc l’important est vraiment qu’il comprenne l’idée. Quand il a compris, je le laisse tranquillement faire son travail en lui.
Et pour vous, quand vous êtes comédienne, est-il facile de vous laisser diriger ? 
P.D.V. C’est tranquille, reposant. Car pour moi le metteur en scène, c’est celui qui a la vision générale du spectacle dans tous ses angles : la lumière, la scénographie, les costumes, l’interprétation… c’est beaucoup de responsabilité et de réflexion, ça demande aussi beaucoup de suivi des comédiens.
Ça prend beaucoup d’énergie, c’est toujours dans la tête jusqu’à ce qu’enfin ce soit sur scène. Être comédienne pour moi, c’est les vacances. (rires)
Vous avez mis en scène « La porte à côté ». C’est une pièce qui est régulièrement jouée. Comment avez-vous abordé la pièce, vous êtes-vous détachée de ce qui se fait, l’avez-vous revue sous un nouvel angle ? Comment avez-vous travaillé ? 
P.D.V. On a travaillé sur plusieurs mois entre le moment où l’on a discuté du spectacle et la première qui s’est déroulée au théâtre de la Comédie à Angers, théâtre de la compagnie des Arthurs avec qui a été fait « Le prénom ». Philippe Rolland et Anne Laure Prono sont les 2 interprètes de la pièce. Philippe Rolland fait également partie de la troupe des Arthurs et donc ce sont les ponts qui nous ont permis de travailler ensemble. La pièce a été montée pour le festival d’Avignon. Elle a été un coup de cœur du festival 2023 où elle a été jouée pendant 22 dates. Puis elle a été reprise au théâtre de la Comédie pour une vingtaine de dates sur toute la saison. J’ai dû les revoir 3-4 fois sur tout le parcours car une fois que la mise en scène est terminée, la pièce appartient aux comédiens, et je m’en rends compte en étant comédienne, c’est eux qui sur scène, vont faire évoluer le spectacle.
 Ils n’ont donc plus besoin de vous une fois que la pièce est lancée ? 
P.D.V. C’est ça. Après les premières représentations, on refait un point pour voir ce qui a marché/pas marché. Mais ensuite ça appartient aux comédiens. Là, ils ont dû la jouer une cinquantaine de fois, je pense qu’ils savent et n’ont plus besoin de moi.
Le festival de théâtre en val de Luynes a la particularité de se jouer de nuit, en extérieur, dans les belles demeures de la région. Est-ce que cela vous demande de vous adapter ? 
P.D.V. Oui. On est déjà venus avec les Arthurs jouer au festival. On avait joué « Le gai mariage ». Ça avait été une super, vraiment une super expérience.et donc je vois comment cela se passe.  « La porte à côté » est un spectacle où le noir a de l’importance. C’est un spectacle qui se passe sur plusieurs jours et les transitions se font dans le noir. Il y a des choses qui se font durant ces transitions qui ne doivent pas être vues par le public et donc, il va falloir que l’on réfléchisse comment on pense ça. Le son est également très important mais ça fonctionne que ce soit en intérieur ou en extérieur. Pour la voix, il me semble que l’on était soutenus donc cela devrait aller aussi. C’est vraiment le côté transition dans l’histoire que l’on va devoir travailler.
Pour finir, quels sont vos projets et où peut-on retrouver votre activité ? 
P.D.V. Alors, je ne suis nulle part sur les réseaux sociaux et c’est une volonté affirmée.  Sinon sur le site des Arthurs avec qui je travaille depuis 13 ans, on finit la saison avec « Le prénom ». On reprend la saison prochaine avec « Deux hommes tout nus »au théâtre de la Comédie, tous les vendredis et samedis. On sera en tournée pour une trentaine de dates avec « Le prénom », « Deux hommes tout nus » et « Le dîner de cons ». C’est déjà une grosse actualité avec les Arthurs. J’ai également mis en scène un spectacle qui s’appelle « Bouquet d’ecchymoses » avec Pascal Boursier comme interprète. C’est un spectacle théâtral et musical de lecture de textes que l’on va essayer de jouer dans des médiathèques et bibliothèques et que l’on va adapter aussi pour les grands plateaux. Enfin avec notre compagnie « ATETC Mise en pièce » nous allons monter une pièce qui va s’appeler « La cabane » qui a été coécrite par le collectif et qui est une comédie de mœurs sur ce que devient l’humanité.
Donc plein de projets.

Interview Patrick Poinson
bénévole au Festival de théâtre en Val de Luynes

Pour plus d’infos :
consulter le site de la compagnie : https://lemasqueblanc.wixsite.com/cielemasqueblanc