Hadrien BERTHAUT et Benjamin ISEL
Auteurs, comédiens
POLAR POLAR

Association Val de Luynes Evènement. Nous allons vous voir dans le cadre du festival interpréter «Polar, Polar». Pouvez-vous vous présenter l’un l’autre ?
Benjamin : Alors je commence. Je vais décrire Hadrien. Hadrien est un partenaire de scène exceptionnel qui a beaucoup, beaucoup, beaucoup d’énergie et c’est pour cela que sur scène vous verrez des petites surprises au niveau de ses cheveux mais c’est quelqu’un vraiment qui travaille d’arrache-pied et il est vraiment très agréable de jouer avec lui sur le plateau. Et à force de travailler avec lui, c’est devenu un ami. C’est vraiment une personne en qui j’ai confiance dans la vie et donc c’est très agréable de bosser avec des gens comme ça autour de soi.
Hadrien : Tout à fait, Benjamin, c’est quelqu’un que j’ai rencontré, il y a maintenant dix ans dans une école de comédies musicales. On s’est très vite, comment dire, plu sur scène. On a commencé à faire des sketchs ensemble, à écrire des choses qui donnent toujours plaisir à se retrouver ensemble sur scène et ce sera le cas donc en juillet. En effet, avec Benjamin, on s’éclate toujours autant sur scène ; c’est un comédien absolument hors pair et un partenaire incroyable, mais je vous laisserai le découvrir.
Merci pour ces présentations. Vous vous êtes rencontrés il y a dix ans mais dans quel cadre ?
H. Dans le cadre d’une école de comédies musicales. En fait, moi, je sortais de dix ans de village vacances de club Med…
B. En fait on s’est rencontrés dans une école de théâtre et de chant. On s’est très vite rendu compte que le chant n’est pas trop pour nous, donc on s’est vraiment axé sur un truc qu’il y avait entre nous, c’était le théâtre. En tout cas, on était vraiment à l’aise dans ce domaine et c’est là qu’on s’est rencontrés. Voilà et on a commencé à travailler ensemble des scènes, des sketchs, des choses pour nous même.
La pièce que l’on va voir au festival c’est « Polar Polar » sur le thème de l’enquête policière. Pourquoi ce sujet ?
H. Exactement, l’enquête policière c’est quelque chose qui nous a toujours beaucoup intéressée parce que ça permet d’aborder vraiment n’importe quel sujet avec un cadre bien défini qui est celui du commissariat de police. En gros, on a deux policiers posés quelque part, une enquête qui nous porte sur différents univers. C’est vraiment un sujet qui fonctionne toujours à foison et on peut faire plein de choses. C’est un univers qui amène beaucoup de fantaisie, comme notre premier spectacle dans lequel on jouait des pilotes, donc on s’est dit dans l’univers bien serré, cadré de l’aéronautique, faire exploser tout ça, ça peut être bien rigolo. Pareil avec les policiers, il y a une espèce de fantasme populaire, une récurrence qu’on a avec les feuilletons, etc. Où, dans un univers bien codé, défini et connu du public, on peut s’amuser à faire tout voler en éclats et découvrir plein de choses différentes.
Donc vraiment les policiers, l’enquête.
B. Pour l’enquête, on s’est bien éclatés et par ailleurs, c’est quelque chose qu’on fait depuis plusieurs années, également en entreprise, en créant des petits univers, des petites scénettes pour faire rire les gens et qu’on a voulu naturellement amener sur scène. Dans le premier spectacle «Issue de secours » qu’on a joué au festival, on était sur le métier de pilote de l’air et là, le fait d’avoir deux policiers qui font un métier hyper important, c’est vraiment quelque chose qui nous tient à cœur et c’est vraiment cool d’avoir ce genre de choses. En tout cas dans les spectacles, on aime bien avoir différents métiers, que ce soit barman, serveur, secrétaire, hôtesse; que ce soit le premier spectacle ; en fait ce sont des choses qui nous plaisent énormément. Un postier, un facteur…
Dans le spectacle « Issue de secours » que j’ai eu la chance de voir dans le cadre du festival, c’était très loufoque, très barré et la question qui se pose c’est quelle est la place qui est laissée à l’improvisation dans le spectacle ?
H. Alors il y a, en fait… Elle n’est pas donnée mais elle n’est pas vraiment choisie, c’est-à-dire que…
B. Comme vous le voyez… Il ne sait pas improviser…
En fait ce que vous voulez dire c’est que l’improvisation n’est pas écrite, pas du tout, sinon ce ne serait pas de l’improvisation ?
B. Ce sont des moments où on sent qu’on est avec le public, il y a un truc qui est connecté, qu’on a besoin de casser ce quatrième mur. Après il y a des choses qu’on a faites en impro, qu’on a vues qui marchaient et finalement on les intègre au texte, donc ce n’est plus de l’impro, parce que finalement, ce sont des choses qu’on refait.
H. On laisse la place parce que c’est important d’être à l’écoute du public et de voir comment ça réagit en fait, tout simplement. On laisse la possibilité de faire de l’impro parce qu’on aime faire ça avec les gens et se connecter, comme dit Benjamin, mais effectivement par définition, puisque c’est de l’impro, on ne décide jamais où est-ce qu’il va y en avoir et si on va en faire même. Cependant, on reste disponibles à cette alternative.
Donc vous avez des spectacles ensemble en cours, notamment Polar Polar, et vous avez des projets…
B. À la fin de notre école, on est un petit peu partis chacun de notre côté avec Hadrien, tout en gardant en tête un projet qu’on avait « Issue de secours ». Après, là où on est le plus heureux, où on se sent bien ou en tout cas, ce qui fait notre travail depuis 10 ans, c’est de pouvoir s’occuper de ce qui nous plaît, à côté. Hadrien fait pas mal d’images, il fait des pubs, il fait des tournages. Donc voilà, ce sont des choses qu’on a à côté et qu’on fait avec grand plaisir. Après, on se laisse porter, en même temps, on bosse. C’est-à-dire que si ça nous fait plaisir de monter sur scène ensemble et qu’en plus, ça marche, on continue. S’il y a une envie particulière, on la fait. On part pour le festival d’Avignon. On se dit, tout le festival, c’est éprouvant, c’est fatigant, mais on a de la chance de vivre ça, quand même ; on continue.
Et vous avez déjà joué en extérieur devant plus de 600 personnes ?
B./H. On a fait à Lourdes et à Uzès aussi. Et également, au-dessus de Marseille, je ne sais plus, une petite ville. C’est un théâtre à l’ancienne, genre de 800 places. Et il n’y avait pas de loge sur les côtés. Donc, on était obligés de courir super vite pour récupérer des accessoires. Une scène, notamment, où Hadrien faisait un brutus, il devait récupérer un marteau. Il fallait qu’il fasse un 150 mètres pour récupérer son marteau et revenir vite, pile poil au moment du son. Donc, oui, on a déjà joué à l’extérieur. Il y a un côté charmant qui fait que, de toutes façons, tu es un peu… Tu es hors du temps, quoi. Enfin, c’est cool.
Et du coup, un dernier mot pour la fin ?
B/H. On est très contents d’être de retour au festival du Val de Luynes. Et on va tout donner. En plus, c’est notre dernière avant Avignon. Donc, on va tout donner. On est très contents d’être chez vous.
Interview réalisée par Florent
Bénévole au Festival de théâtre en Val de Luynes