De Gaulle est de retour

Pièce co-écrite  par :

Matthieu Kalka et Valentin Maerte

 

 

Une comédie déjantée, drôle, historiquement juste qui renvoie à de grands moments de l’histoire de France.

            A voir de  7 à 77 ans et plus.

 

Affiche de la pièce

Interview de Matthieu KALKA, auteur, metteur en scène, comédien

Affiche de la pièce

Comment vous est venue l’idée de mettre en scène ce géant de l’histoire ?

On avait plusieurs spectacles avec notre production ; on allait partout en France et la 1ère fois qu’on s’est rendus sur l’autoroute qui n’était pas très loin de Colombey- les-Deux-Eglises, on a décidé de s’arrêter et on a visité le mémorial. Quand on s’est retrouvés dans l’église, il y avait un livre d’or; la phrase qui revenait le plus, c’était : Il faudrait qu’il revienne…

En discutant avec mon collègue, Valentin Maerte avec qui j’ai écrit la pièce, on s’est posé la question dans la voiture : avec des anecdotes, c’est vachement anachronique, s’il revenait aujourd’hui est-ce que d’abord, il s’intéresserait vraiment à la situation politique, à ce qu’est l’assemblée nationale, aux réformes ou plutôt au bouleversement total de notre société. Le général de Gaulle est mort en 1970 et on se rend compte que de 70 à nos jours, il y a un véritable bouleversement, pas seulement technologique mais dans la façon de vivre au quotidien des familles et c’est sur ce point, qu’on s’est dit, on pourrait faire quelque chose.

La pièce renvoie à de nombreuses références historiques, ce qui la rend parfaitement crédible ;

Puis-je vous demander quelles ont été vos sources ? Y avez-vous consacré beaucoup de temps ?

Oui, ça a été un travail de longue haleine; l’objectif c’était de n’avoir aucun anachronisme ; quand on évoque le général de Gaulle, même si on est dans une comédie et que le principe c’est de faire rire les gens, on ne pouvait pas se permettre de faire des erreurs historiques. Alors, on s’est renseignés avec des documentaires vidéo : Un  jour, un destin, consacré au général de Gaulle, Secret d’Histoire de Stéphane Bern (De Gaulle, le dernier des géants) et bien sûr avec des livres comme « C’était De Gaulle » d’Alain Peyrefitte.

Il y avait 2 objectifs : le premier c’était de voir celles sur le général de Gaulle mais le second objectif – ce qui est important pour le caractère du général dans la pièce – c’était de voir un peu son comportement dans la vie privée et c’est ce qu’on a essayé de retransmettre le plus dans la pièce également.

Le général de Gaulle est un personnage singulier, éloquent, à la haute stature; comment avez-vous réussi à le rendre si proche, par la voix, les intonations et l’attitude ?

Alors là, c’est beaucoup de travail effectivement, parce qu’incarner le général de Gaulle, c’est une pression supplémentaire ; c’est énormément de vidéo à regarder de comment parle le général de Gaulle; travailler sur l’élocution. Mais nous, on avait surtout constaté qu’on avait énormément d’interventions télévisées du général de Gaulle qui en plus étaient des interventions présidentielles; il s’exprimait aux français lors d’une allocution solennelle ; il avait une certaine façon de s’exprimer.

A l’époque il y avait une façon de parler à la télévision qui était différente ; la télévision était un nouvel outil, c’était l’ORTF, d’ailleurs on le rappelle énormément dans la pièce.

C’était un peu de comprendre la façon qu’avait le général de Gaulle de prononcer certaines phrases, certains mots et à l’accélérer pour le rendre plus naturel mais en gardant toute l’intonation.

Un vrai travail.

Et comme tous les comédiens, ça a été rodé sur scène.

Le plus beau cadeau que j’ai eu en interprétant le général à Colombey- les-Deux-Eglises, lors de la cérémonie du 18 juin : j’ai eu énormément de personnes âgées qui avaient connu le général dans le village qui disaient : « j’ai revu le général ! » « j’ai eu l’impression de le revoir !

Le comique de la pièce tient pour beaucoup sur les anachronismes ; c’est même l’essentiel de votre écriture. Pouvez-vous expliquer les choix que vous avez faits de cette époque révolue ?

L’objectif pour nous, c’était de faire une sorte d’Hibernatus et poser la question centrale dans l’écriture, c’était de se dire : est-ce que finalement si le général revenait, là, réellement, maintenant, demain, est-ce qu’il s’intéresserait immédiatement à des questions politiques, qu’elles soient sur la constitution, sur nos assemblées ou sur quelconques réformes ou d’abord et avant tout -et je le crois- au bouleversement de la société, c’est-à-dire à une façon de vivre qui a totalement changé ; ces nouvelles technologies avec lesquelles on ne peut plus vivre sans, aujourd’hui, que ce soit internet, les téléphones portables, etc.

Et donc, c’est là-dessus qu’on a voulu appuyer le point central en se disant, oui, on entend énormément dans les émissions de télévision des politiciens évoquer le retour du général de Gaulle, le prendre un peu à la figure de la statue du commandeur, mais c’est surtout de se dire : d’accord, il revient, mais avant de prendre la moindre décision, il va falloir d’abord qu’il découvre dans quelle société désormais nous vivons.

L’objectif à travers tous ces anachronismes, c’est naturellement de faire rire, toutes les générations et aussi peut-être –parfois il y a des spectateurs qui me le disent à la fin- de se poser la question : si finalement avec cette façon de vivre à deux cents à l’heure, cette communication omniprésente, ces réseaux sociaux, est-ce qu’on vit mieux ou pas que nos grands-parents ? (malgré des évolutions sociétales incontestables.)

Un petit mot sur Valentin, votre concierge préféré ; votre binôme fonctionne très bien ; comment l’expliquez-vous ?

C’est plus de 10 ans d’amitié avec Valentin Maerte, c’est 8 ans à partager la scène ensemble ; alors il y a une complicité qui se forme ; on est à mille représentations du spectacle.

Je pense que le public le ressent.

En un coup d’œil avec Valentin, on se comprend ; on sait aussi adapter notre jeu en fonction du public ; c’est ça qui est passionnant dans une tournée, on pense qu’il peut y avoir au bout d’un moment, une sorte d’habitude, mais non, chaque public est différent par rapport à chaque endroit.

On se renseigne localement, de savoir où on joue, c’est important, à l’adapter et comme ça peut changer, varier un peu le spectacle, alors oui, la complicité est effectivement essentielle et le fait d’avoir 8 ans de scène ensemble à jouer chaque week-end, ça nous aide beaucoup et ça nous permet d’avoir un duo efficace.

Et c’est vrai que cela laisse un peu de place à l’improvisation ; je pense que cela plait beaucoup

On a su mélanger 2 registres ; on a démarré à la sortie de la faculté dans des petits cafés théâtres où le public était à quarante centimètres de mon genou, vous ne pouvez pas faire semblant de l’ignorer.

Dans ce genre de salle, le public réagit et vous n’êtes pas à la télévision et heureusement, c’est là toute la beauté du théâtre, du spectacle vivant et le mot vivant prend tout son sens.

On a donc été formés à ces 2 écoles : ce théâtre, auquel, c’est vrai il y a le 4ème mur, il y a quand même un peu la nécessité à l’avoir mais aussi à le franchir de temps en temps. C’est quelque chose qui m’a toujours passionné, Valentin aussi.

On s’était dit : tiens, c’est marrant : il faut de temps en temps bien montrer au public qu’on sait où on joue, on joue pour eux, ce soir en particulier, ici et que demain soir ou la semaine prochaine lorsqu’on aura fait 700km, entre cette date et la suivante, ce ne sera pas le même spectacle et on n’aura pas la même façon de jouer.

Pour terminer, pensez-vous que le jeune public saura adhérer à ce contexte historique ?

J’en suis convaincu ! Par 5 ans d’expérience de scène, oui !

C’est légitime de se poser la question, lorsqu’on est avec des jeunes enfants de 6 à 10 ans, on se dit : Oh là, là, le général de Gaulle, est-ce que cela va leur parler ?

Même s’ils n’ont pas toutes les références de la pièce, par exemple, quand on dit au général de Gaulle, dans la pièce, que le service militaire a été supprimé et qu’il s’emporte, tous les enfants de la salle rient.

Ils n’ont pas forcément le contexte mais ils voient que cet homme habillé en tenue de général d’armée, lui annoncer à lui, qu’on a supprimé le service, on se dit c’est vraiment le dernier à qui il faut le dire et ils se rendent bien compte de l’époque ; ou la guerre sur jeux vidéo, il est en train de jouer avec une manette de console, lui qui a connu réellement la guerre et les enfants, même s’ils n’ont pas la vision politique, le bagage pour comprendre la pensée profonde du général de Gaulle, ils rient énormément à ces séquences.

C’est vraiment un spectacle qu’on a voulu familial.

Notre plus grande joie c’est de dire qu’on touche, les grands-parents, les parents et les petits-enfants ; parfois, ils sont 3 dans  la même salle ; on fait rire 3 générations et c’est notre plus grand cadeau.

Interview réalisée et rédigée par Catherine Ignaczak, bénévole au Festival de théâtre en Val de Luynes

Casting de la pièce « De Gaulle est de retour »

Matthieu Kalka

Matthieu Kalka a plusieurs casquettes : auteur, metteur en scène, comédien, humoriste.

Vous pouvez le retrouver dans « Le dîner de cons » ou  » Le prénom » produit par Familia théâtre.

 

Valentin Maerte

Valentin Maerte est comédien, metteur en scène et humoriste.

Il interprète le rôle de François Pignon dans « Le dîner de cons »

Retrouvez-le dans « De Gaulle est de retour » dans le rôle du concierge, admirateur de De Gaulle !

 

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